de la vitre au delà
sur le sol derrière
on dirait une herbe drue tombée du ciel
visage traversé
absentée Mamie-du-salon dort dans le cuir brun
bouche ouverte
elle s’entraîne à mourir devant la télé
...
le mur en pointillé sera joli demain
couché sur le sol
tu croiras sa blancheur éternelle quelques jours si
la chance nous protège
quelques jours de sursis
UN JOUR UNE NUIT ET UN JOUR
volets clos zébrant d’ardentes flétrissures
Vide emplissant Vide
de poisseuses visions écarlates
Cris du jouir émondant Silence
un jour
une nuit et un jour
de son gouffre entre deux os
elle aspira ton souffle
pour seule nourriture
dehors
comme dedans
l’humanité ignorait qu’elle fût décimée
mais l’heure n’est pas venue
de céder aux couleurs
blanche
main portant visage
bruns
os broyés du remords
rouille
sang des vérités tenues
gris
chaque masque posé sur l’enfant
l’heur sonnera l’heure bientôt
de lever l’hypothèque
faire de son corps un pays de retour
Le voyant dit
« moi de ma peau diaphane
déborde du sang
le long des membres en vase ouvert
pas le mien
plus que n’est mon nom celui de mon père
une valve après l’autre
un souffle après l’un
dans l’inanimée trajectoire du soleil
(lentement descendre sous nos paupières)
rumeurs de mes ancêtres en vase clos
vous chavirez mon corps
sous vos regards de plombs
le couvrez d’opprobre et de flammes
incidentes
mais gardez vous de mon effondrement
ou vous serez ensevelis
un jour si dieu veut
(lentement des cendres sous nos paupières) »
RODRIGUE LAVALLÉ
Il se présente :
J’ai 40 ans, conseiller d’insertion professionnelle dans la région lyonnaise. J’écris depuis quelques années sans avoir tenté de publication...