Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - NASHTIR TOGITICHI

Publié par ERIC DUBOIS sur 3 Octobre 2012, 08:52am

Catégories : #poèmes




Esquisse



Esquisse d’un sourire

entre nous

Mais tout se perd

dans le flot du temps



Et arrive l’heure

sourde où

des regards nous

parlent et disent



le « vieux »









*

Passer son temps

entre des branches

qui ondulent

qui balancent

avec des hanches

qui jouent

sans repos ni dimanche

de fille en fille

n’a qu’un temps

qu’on connaît

qu’on ne connaît pas mais qui tournoie

comme un autiste



Mais bientôt

arrive l’heure

sourde où

les regards nous

montrent et montrent

entre eux

le « vieux »

 

 

La mort va vite

la mort n’est rien

La mort n’est rien

mais elle peut tout

effacer toujours

le vide

toujours ce vide

façon de dire

le Vide

à rassembler

à remplir

ou à vider



La mort va vite

beaucoup trop vite

la vie aussi

la mort n’est rien

mais la vie courte

trop mal vécue

alors

remuez vous

les Petits.





Le souvenir



Tu es une véritable fille de chair

tu dansais sur la plage

belle, nue, à contre-nuit,

sans musique ni chant.



Tu parlais encore

pour un bain de minuit

un soir où tu voulais

quand nous n’étions pas seuls



Ta silhouette s’estompe

tes contours s’évanouissent

ton visage disparait

tu vieillis.

Tu es une géométrie dans l’oubli.

















Il y a tant de silence

dans ta photo floue

que j’en perds le Nord.

Et je fixe ce papier glacé

que tu ne voulais pas

je guette un signe

dans l’Immobile.





















 



Il reste une chanson oubliée

dans un cahier d’écolier

une chanson mal écrite

Sans musique



Il ne reste même pas les visages

mal dessinés dans mes papiers

Juste une image

souvenir flou

pastel bleu vert

qui s’en va

à petits pas

sans musique



(je t’imagine enfin

-vivante-

sans perdre de temps

heureuse à toute allure)





 



Un jour

des mains croisées



enfin



tresseront

des couronnes

pour des rois et des reines

qui ne règneront

sur personne



























Les images de la Nuit

sont des étiquettes volantes

«post it » à peine posés

sur des corps sans sommeil







Visages disparus

à l’orée du jour

(odeur bien présente

de cheveux

que tu n’as pas respirés)







Elles ponctuent ton errance

marcheur attentif

non-dupe

de ce qui passe









Une larme dans la Nuit

qui perle à l’aube

perce

la lueur

du premier soleil

ne fait aimer

qu’un

cil



(Elle s’enfuit

Se perd

Dans le flot du Temps)







Toujours seul

dans sa nuit

Réveillé

par la pluie

des mots

du matin blême




 

 

 

NASHTIR TOGITICHI

 



Nashtir Togitichi , la cinquantaine, a lu les surréalistes, Michaux, et des auteurs plus anciens. N’a rien publié, même s’il y songe. Sur le plan professionnel : psychologue aujourd’hui dans différentes institutions, a cependant exercé beaucoup de métiers, même les plus inavouables.

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