à Barbara
Ce dont tu as peur t’accompagne
dans l’amour impossible de tes jours
et le malheur partout te suit
jusqu’au lit défait de tes pleurs.
Ce dont tu as peur m’accompagne,
vient s’asseoir à mes pieds
et me parle, paroles de pluie sans âge
d’un sommeil qui t’est refusé.
Je n’ose pas poser le regard sur les rêves
que tu nourris de tes larmes,
qui n’ont d’égal que la beauté
tremblante
de ton corps incompris.
Ce dont tu as peur t’accompagne
dans ces pays où la souffrance est reine,
elle a les mains sanglantes des tyrans,
les yeux de la colère et le parfum d’une mort
que nos morts même ne murmurent pas.
Ce dont tu as peur m’accompagne
mais parfois je tends les mains,
dans la distance fragile entre deux êtres,
pour toucher la grâce entr’aperçue d’un visage.
Ce dont tu as peur m’accompagne
jusqu’au fragment d’amour qui est la partition
des instants heureux à suivre ce que les vents ont à dire.
Ce dont tu as peur n’est rien qu’une ombre épousée,
un fantasme fou, un néant de pacotille…
Ecoute,
je sens en toi la fièvre
qui fut toute ma vie.
De ta bouche et de tes yeux je n’écris qu’un seul mot,
je ne fais qu’une seule phrase
contre le bruit de tes pas fugitifs,
contre l’épouvante qui étend ses frontières
jusqu’au bout de tes doigts.
Ecoute,
je n’ai pour toi que la jeunesse des aurores,
la caresse et la rose d’un songe nouveau,
la limpidité d’une parole amoureuse,
la fraîcheur de la fragilité
et l’éternité d’un baiser.
THOMAS PONTILLO
Thomas Pontillo est né en Lorraine, en 1989. Licencié en philosophie, il poursuit actuellement un master philosophie à l’Université Paul Verlaine de Metz et à l’Université du Luxembourg. Publication dans diverses revues comme Arpa , Comme en poésie, Le capital des mots, Libelle ainsi que dans un recueil collectif paru aux Editions Flammarion (Poèmes en LOFT).