Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - RICHARD TAILLEFER

Publié par ERIC DUBOIS sur 22 Mai 2014, 07:00am

Catégories : #poèmes

Pieds nus
A peine réveillé d’un rêve sans réponse
Seul devant un sanglant café-crème
Je vous imagine divaguant le long du grand boulevard 
Longuement revêtue d’une redingote de cuir

Près de la fenêtre ma douleur s’est assise 
La radio diffusait Maggie M’Gill

Votre absence est ma prison de cœur 

 

Encore un train qui passe que je ne prendrai pas 
 

Demain le soleil rira de nouveau
Sur mes lamentables caries de détresse

 
***
 
 
je m'effondre à l'envers, 
à l'envers du ciel, face contre terre, 
ma tête posée sur le traversin du jour. 

Sujet immobile de vos désirs.
 
 
***
 
Comme écartant du pied ce qui fut
sans un regard en arrière
en adieu à l'année

 
Maintenant mes cheveux sont gris
pour vous je deviendrai votre Bouddha de neige
 
 
***
 
 
Qui s'éloigne en nous
Qui de toi met bon ordre
Qui en moi se replie

 
On caresse le vide qui nous sépare
Mais plus personne pour sourire
Personne pour dire bonsoir simplement.
 
 
***
 
 
Je vous écris
Un peu comme une bouteille jetée à la mer

 
Plus je vous écris plus ma tête se vide
 
Ecrire c'est un coup de poing
Un soleil qui gicle de partout

 
Je connais tous vos tatouages
vos ruses et votre anneau de tristesse
Les griffes de la faim qui me taraudent la peau
quand l'heure entre chien et loup nous mord à la gorge 
et que je m'abandonne entre vos paumes de miel
à peine posées sur mes plaies
 
 
***
 
 
je ne vis plus que pour elle dites vous
Une seule de ses déchirures me ressuscite

 
J'aime son sourire de sentinelle
Elle est le verbe qui explose en gerbes miraculeuses

 
O ma Reine des contrées spirituelles

Désormais 
je ne sais plus que nommer les choses
que par votre Nom 
 
***
 
Il y a la langue
les yeux toujours baissés
pleins de trous vides de mémoire
et cette peur du noir

 
Tous ces matins escamotés au réveil
 
La fatigue dans les os et la frustration du silence
comme tout le monde
qu'on finit par s'y faire
sans dire un mot...
 
 
RICHARD TAILLEFER
 
 
 
 
 
 
 
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