Une plainte sur la bouche de l’être
Devant l’attente des yeux
Le temps des longues pluies remue le cœur.
Plainte vivante, l’arrachement se peuple de mots
Combien est belle la simplicité du vent
Qui déporte l’éclair de la nuit d’homme
Et charge l’ombre de germes de lumière
Combien est belle l’empreinte de la femme
Maintes fois nous naissons de la barre de l’horizon
Maintes fois nous allons au rythme du langage
Et appelons les étoiles pour nommer l’étranger
Avec les rubans blancs de l’espoir
D’être, et la terre est un grand limon bleu
Évidence de l’argile et du miel, douce mémoire
Le chemin du poème se fraye impétueusement
Et s’accorde à l’ivresse des sons et des rythmes
Les collines enfantent dans la fumée des songes
Dans la poudre vive du temps, frappent l’âme d’absolu
Mot contre mot, son contre son, la voix intérieure
Resurgit comme un rêve musical d’enfant
Tas de pierres au carrefour des doutes, la mémoire voyageuse
Des pierres bornent les champs et les frontières de vie
Il faudra passer outre pour presser le destin
Et contrer le seuil de ce vaste pays d’indifférence.
Au seuil, l’alliance, au seuil, la promesse réconciliée
Sans routes vaines où chacun fonde sa loi
Mais le grand souffle d’amour que chante les femmes
En toutes les langues.
13/07/2014
NICOLE BARRIÈRE
Poète, écrivain, essayiste, traductrice, Nicole BARRIERE a publié de nombreux recueils de poésie. Ses poèmes figurent dans de nombreuses anthologies et revues.
Directrice de la collection Accent tonique aux Éditions l'Harmattan
Administratrice de l'association "Du côté du Pont Mirabeau" à Paris,
Membre de la Société des Gens de Lettres.
Grand prix européen Orient-Occident du festival Cuerta de Arges (Roumanie) en juillet 2010.
Prix de poésie féminine Simone Landry 2011 France
Prix d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre MNAC Liban 2011
Premier de poésie de la Fondation Di Liegro, Rome 2014
Ses poèmes sont traduits en italien, persan, espagnol, roumain, kabyle et arabe