Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - JACOB JEAN-JACQUES

Publié par LE CAPITAL DES MOTS sur 24 Avril 2016, 20:44pm

Catégories : #poèmes

 

LE voyage n’a jamais été que

récolte du vent

 

tu épies un oiseau

solitaire

 

l’animal vole de

ton bol

si bien qu’il disparaît dans

le noir de ton œil

 

puis tu te rends compte que

la terre tourne

autour de toi

quand elle s’enfuit

à mesure que tu prends

des lieux


 

***
 

 

 

IL y a là-bas

à quelques lieues

de moi

une grande muraille

toute noire

qu’on a dressée exprès

contre mes yeux

 

il y a un jour qui s’approche

une nuit qui s’enfuit

les commentaires des morts

et le silence des vivants

 

il y a les lèvres du matin

tout proche

rosées

comme du pain trempé

dans le café

et puis il y a moi, non loin

à quelques lieues

 

 

***

 

 

 

MOT fouet sur la peau

tu saignes encore

sous les coups de langue

de ton maître

 

mot colonial

mot rebelle

mot poubelle de la langue

de ton maître

 

mot traître

mot à laver

à mastiquer

à avaler

à brûler

 

mot d’esprit

mot vide

silencieux

mot corps rompu

mot caresse

mot péché

 

mot dieu

que tu sers

maître mot

 

tu étouffes

sous le poids de la langue

que tu vénères

 

 

JACOB JEAN-JACQUES

 

 

Il se présente :

 

 

Jacob JEAN-JACQUES est né à Petit-Goâve (Haïti) le 26 mai 1988. C’est dans cette ville de Province qu’il a fait ses études classiques. C’est dans cette ville aux pieds mouillés qu’il devient poète pour avoir tenté en vain d’habiter le cœur de l’une de ses condisciples au collège, dénommée Nadine.

Pour lui, la rencontre de cette jeune fille était un carrefour déterminant dans son parcours intellectuel, culturel et professionnel, puisque c’est sous l’effet de la passion ardente pour elle qu’il a changé de filière. Oubliant ses premiers rêves d’ingénieur, il s’oriente désormais vers la littérature et le dessin.

Après avoir bouclé sa licence à l’Ecole Normale Supérieure de Port-au-Prince en 2012, il rentre dans sa ville natale où il est à nouveau très actif comme enseignant au Lycée Faustin Soulouque et animateur d’atelier de lecture et d’écriture hors du contexte scolaire. Il y dirige actuellement une organisation dénommée CREL (Centre de Recherche et d’Etudes Littéraires).

Aujourd’hui, il fait le va-et-vient entre Petit-Goâve et Port-au-Prince. Port-au-Prince où il est étudiant dans un programme mixte (ENS-UQAC) de master en sciences de l’éducation. Il publie des textes sur les blogs qu’il dirige et souhaite publier bientôt son premier recueil de poème, déjà soumis à une édition.

L’une de ses plus grandes peurs est l’EXIL.

 

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R
Trop joli poème pour récolter que le vent. le premier est ce bateau qui me fait connaitre l’océan.<br /> <br /> j'ai trop bien voyagé
Répondre
J
Merci Rubin, mon frère,<br /> Il m'arrive d'écrire pendant que je suis en mouvement, en voyage.<br /> Ce texte exprime mes déplacements intérieurs cadrés par un mouvement externe: du pays des autres à ma ville natale.
J
Merci Rubin, mon frère,<br /> Il m'arrive d'écrire pendant que je suis en mouvement, en voyage.<br /> Ce texte exprime mes déplacements intérieurs cadrés par un mouvement externe: du pays des autres à ma ville natale.

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