Délaissé par sa femme d’écume et de poussières
il dort ; et sa bouche tendrement ébauche un vrai sourire de douceur. De douleur, de répit aussi.
23h30. La lune le nargue à travers les volets,
fidèle et sûre, toujours, comme les poissons d’or fragiles, ces instants d’abandon, éphémère confusion,
ou il l’a sentie docile dans les creux de son ventre. Comme si ses pleurs, ses doutes
irréparables,
irréels et si chauds
l’avaient conduite à l’insondable
déraison. Mutilation ultime.
Il a froid, et ne peut plus la
réchauffer. Seule derrière ses
rêves de plénitude inviolée ;
Il a très peur pour elle.
***
La luciole diaphane a peur de ses
ombres. Miroirs exigus et pleins d’
insectes décharnés, luisant comme les peaux de toutes
origines après les assauts-dé-
raison. La terre vit, de cadavres et d’odeurs. Affres subtils de la
mouvante nuit, qui frémît d’hébétude, d’inconscience. La luciole s’empêtre comme l’ enfant gâté dans les feuilles
mortes. Martèle le sol grondant de ses pattes chancelantes. Elle est trahie, tout l’épouvante. La lune est trop
ronde et lui vole
sa
lumière.
***
Petite âme a soif d’
élans-couleur, de caresses
inédites. Touchantes et mal
adroites, dorées par la Lune et ses
amantes ivres. Petit bonheur à
vif, petite étoile pour vivre, en larmes pour l’
aurore et sa mélancolie. Petit esprit-
volcan, limpide et à l’
affût sans gloire. Songes in-
avoués de chair
inerte. Petit mort a peur de s’
endormir sans trêve et de
naitre à l’automne.
***
Comme un tremblant aveu d’amour renouvelé. Ne pas trop
croire en son cœur pour l’instant, ne pas se
fier à la fièvre des mots qu’on écrit dorénavant par et
pour l’autre. Voilà que l’on ressuscite presque, alors qu’on pensait ne pas avoir encore touché les
fonds de sa tiède existence. Voilà qu’on mourrait presque de désir de donner, donner, donner, après cette vacuité si lourde... nauséabonde... pfuit !
Comme un discret aveu de commencement de
quelque chose, ne pas même le nommer, s’y laisser
prendre si tel est son tripal
ressenti. Eviter l’auto-
suggestion, les analyses de son comporte
ment –par nature étrange, mais non pas étranger, certes non...-, les rêves éveillés... Vivre « comme si » la source vitale pouvait (re)
jaillir à tout
moment. Avis !
***
Je veux le sel de mon
Corps et la suée de mes pensées
Etranges. Vitales ; pour autant. C'est ainsi.
Mieux concilier appétences et dégoûts, être capable de (me) re
Garder en face et de mieux m'ouvrir et m’
Offrir à mon
Amour présent ; le seul qui vaille l'éclat le
Coup la peine le cœur. Pagaille des
Sens aux oubliettes se re
Centrer, gommer la fêlure le crachât
Essuyer, "étancher" mes espoirs par d'autres
Rêvances réelles. Trop d'étoiles
Inutiles pour un trop-plein de
Maux. Que de contre-courants/exemples/vérités à quoi bon tout ce
"Cirque" s'il ne s'agit que d'ombres
Fuyantes ou de chimères enfantines?
Apprendre à rêver pour deux à deux, adieu les
Lendemains aléatoires. Quel que soit le temps de l'âme et du
Repos, donner de la chair à ce foutu
Présent.
EMILIE VOILLOT
Elle se présente :