Au bistrot du coin
La limonade jaune pétille à fond
Un demi ou le ballon du patron
Une de moins et les oranges dégringolent
Un de plus et les gorges s’affolent
Sur les banquettes de moleskine
On s’acoquine ou se chagrine
Le flipper pour se faire peur
Le loto pour le bingo
Gitanes brunes et gauloises bleues partent en fumée
L’apéro du midi et la tournée de fin de journée
Une poignée de peaux rouges trop salées devant la rangée des cowboys isolés
Les petites comme alibis lisent Aggie
Les mères finalement sont parties
Au comptoir
Prise d’assaut des assoiffés qui avalent d’un seul trait leurs regrets
Sur le miroir
Les bouteilles pendues dosent leur vertu
Sur le trottoir
Un genou trinque avec un autre en rentrant chez soi.
16 février 2018
LAURE WEIL
Laure Weil se présente :
Professeur agrégée d'arts plastiques, je suis aussi curieuse de littérature, de cinéma et d'architecture. J'ai fabriqué quelques livres d'artistes, dont le lien entre eux semble être l'effacement. Livres restés confidentiels. J'écris généralement pour restituer une rencontre avec une œuvre, qu'elle appartienne au champ des arts plastiques ou au cinéma.
Je cherche à diffuser mes textes parce qu'il est plus facile de se motiver à écrire régulièrement quand on sait que ses textes sont susceptibles d'être publiés.
Mes écrits sont nourris par ma culture des arts plastiques et par ma liberté à jouer avec les mots, comme s'il s'agissait de couleurs pour un peintre.