Destin
In girum imus nocte et consumimur ingni
Papillons sanglants qui déchirent nos ciels
j’en ai suivi le chemin
détruisant les demeures
mes mains gisant sur des nuages de soufre
dans la vasque de fleurs acryliques
le bestiaire
de cette nuit où tu pris la robe mortelle
machaons de verre
des années au milieu du sommeil
pour moi qui allais de vie en vie un peu comme la pluie
oiseau et chien de glace
buvant le corps mondain de la nuit
puis je fus pris par l’heure jaune de l’agrypnie
mon esprit figé dans des forêts brûlantes
qui font l’escorte
et le douloureux aloi contre lequel j’ai tant dormi
ce lointain avatar d’un arbre immense
et la veste des saints
nuit rosier cénotaphe petit filet d’eau sur le sol
je ne sais plus
quatre murs immortels tout au plus
où je situe la mort
surtout des cavaliers blancs et démesurés
des phalènes brûlent
et le fleuve vert nous sépare
lit de neige
carrousel
arbre
eau
luths argentés
la robe silencieuse.
09 octobre 2018
DIDIER AYRES