Au ciel, des vitres laissent passer la lumière des étoiles. Des sofas de couleur pourpre accueillent les vagues immenses. Du sol, des mâtures s’élèvent et découvrent les façades à peine sèches et les hublots au vent. Des marins qui viennent du nord ou remontent des tropiques, naviguent parmi les mouettes et les feuilles mortes dans ce havre paisible. Des passants regardent les bateaux et s’arrêtent un peu pour les saluer. Il y a dans ce port une angoisse profonde, quand au matin chacun reprend la barre, quand un vent marin et particulier le pousse vers le large. Qui sait combien de navires vinrent s’échouer sur ces rivages, chargés de fruits, d’orge ou de coton ? Depuis toujours, l’homme a pris la mer. Sans la dompter, il a navigué longtemps, découvert d’autres mondes. Son appétit de lumière et toutes ces couleurs sont comme un lever de soleil, une tombée du soir ! Sa mélancolie est vaste et éternelle ! Qui peut dire où finit la terre, qui sait si une échelle ne nous propulse pas dans l’espace le soir très haut dans les étoiles ? La nuit infinie où nous passons comme des naufragés, l’obscurité qui dure ! Au soleil, toutes les voiles se ressemblent, tous les oiseaux se remettent à chanter. Et dans un coin du ciel, un rayon de lumière.
( Inédit )
DANIEL BROCHARD
Il se présente :
Daniel Brochard est né en 1974 à Parthenay. Directeur de la revue de poésie Mot à Maux et bloggeur depuis 2005, il pratique aussi la peinture. En ce mois de juin, paraît le numéro 13 de Mot à Maux. Un abonnement est possible à l’année. Ce poème est extrait de son premier recueil, toujours inédit. Trois autres poèmes ont paru dans la revue Traversées en 2015. Première contribution personnelle au Capital des mots.
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