LE NEON
Le néon qui clignote
Comme une fille cille ses paupières blanches
Dans sa robe du soir
Et entoure de ses doigts effilés
Le cou du hasard.
Le néon qui clignote
A ma fenêtre
N’est pas une enseigne de bastringue.
C’est le silence d’un néon
Dans une ville morte
Et qui éclaire le néant
De ma feuille blanche
Et aussi
Les étagères
Où s’alignent les écrivains
Que j’ai lus
Et dont la plupart ne sont plus.
Le néon qui clignote
Comme un cœur qui palpite
Et qui cherche son gîte
A l’embrasure d’un nouveau monde.
Le néon qui clignote
A ma fenêtre
N’est pas une enseigne de bastringue.
C’est le silence d’un néon
Qui écoute le clavier
Délier ses doigts
Et
Le néant anéanti
Se noie dans un flot d’encre.
Le néon qui clignote
N’est qu’une tête de linotte
Dans une ville morte.
Une ville
Une ville où tous les néons
Pleurent la nuit
Où tous les néons pleurent la nuit
Sur la tristesse des journées.
Et le néant souffreteux
A de l’encre plein les poumons
Et avant d’expirer
Regarde d’un air étonné
La feuille qui se remplit.
Le néon qui clignote
A ma fenêtre
N’est pas une enseigne de bastringue.
C’est le silence d’un néon
Au-dessus d’un PRESSING.
D’un PRESSING
Qui récupère chaque jour
La crasse et l’ineptie
Des citadins.
Ce texte est extrait d'un ouvrage intitulé Ville qui paraîtra bientôt chez un éditeur
Belge
PIERRE RIVE
http://www.pierre.rive.cowblog.fr