T’aimer
Les terrils en chaos moutonnent sous la pluie
Des chevalements rompus dodelinent en grinçant
L’anthracite des schistes illumine le temps
Et des genets vengeurs s’égrènent en chevelure
Etouffant l’abandon des perrières stériles
Ardoises
J’étouffe d’amertumes au seuil de mon ennui
Ce désert sans hommes qui s’envenime de riens
Et dans ce vil décor exulte ton sourire
Ma femme
J’aime marcher loin de toi
Te regrettant déjà
Contrastes qui s’amenuisent
Le silence des mines
Tes iris vert d’eau
Les fenêtres béantes
La courbe de tes lèvres
Les murs qui s’éraillent
La douceur de ta peau
Les voies en abandon
Les cieux que tu me donnes
Les volutes du fond qui exhalent des puits
Ton haleine de fraise
Aimer
Margerides
Je m’évapore dans l’aube alors que vient le jour
Sur ces mystères d’ombre dévorant les vallées
Où montent les brouillards ces lents matins d’étés
A l’ombre des étais qui bâtissent notre amour
J’exulte ma tristesse aux grisailles qui partent
Mangées par la rosée sur ces montagnes fortes
Elles deviennent alors comme ces immenses portes
Qui livrent les vallées où peinent ces orpailleurs
Étincelants de fièvre en de profonds Klondike
Et l’or de ton regard délie mes infortunes
Et le grain de ta peau renverse mon esprit
La douceur de tes courbes au jusant d’une vie
Sonne l’heure sous le flot d’une marée d’eaux vives
A ma femme
LOIC LEMEUR
Loïc Le meur est né en Bretagne en 1958 et vit à Auray dans le Morbihan, Il à
commencé à écrire de la poésie en 2007, pour se poser enfin après des années de
voyages réels par son activité professionnelle, et virtuels par le goût de lire
en particulier des récits de voyages et d’histoire contemporaine
Ne se considérant pas comme poète mais comme un « entomologiste des sentiments »
il n’à jamais chercher à être édité si ce n’est que quelques parutions sur des
cahiers de poésie (le capital des mots, rails) il participe cependant à des
forums sur de sites de poésie (vos écrits, outre rêve), il offre en outre aux
lecteurs ses textes sur un blog (loic le meur, overblog)
Nostalgie, désuétude, révolte, amour tous ces sentiments sont abordés dans une
expression presque picturale ; ainsi il déclare « peindre avec les mots »