Pis qu’en cendres
j’aurais aimé aller
vers un autre meilleur
Vers un ailleurs plus sûr
pour le coeur et la foi
Pour enfin voir le sol
assombrir nos pas,
nos rires assagir la nuit
Face à la vérité
qui s’écaille déjà
( bien qu’à peine )
sur le lever du jour
Ma foi n’a d’ailleurs
que par l’écho
qui lui résiste
Demain pour sûr
j’irai agacer le silence
***
Elle a percé le plafond,
rendu grâce au ciel
La tour des anges,
à peine l’a regardée,
à peine
L’a observée un instant
puis a détourné le regard
Son regard,
ce regard
encore
Dans ta tête,
c’est avec ça que tu as du mal,
avec ça
***
Serais-je le sas où s’épanouit la faille
le ressac où bleuit la plaie
l’insouciance qui ne trouve jamais d’habitat ?
Pantin d’argile
bercé par le sourire grisâtre
de l’astre
Je marche dans l’impassible abîme
et les passants rient de moi
j’escalade le muret,
la Lune s’étonne:
- Déjà toi ! )
Encore un pas
m’attendrait-elle
près du porche
abrutie d’espérance ?
Mais voilà que déjà
j’aperçois,
mantelé de brume,
son profil sibyllin
HÉLÈNE RÉVAY
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