Des lèvres sans éphémère
Prononcent des mots longs comme des racines
Une mélopée, une histoire
Dans cette salle des pas perdus
Grande comme une vie
Des lendemains sans ligne de fuite
S'inventeront
Et l'on parlera
De traversées sans crépuscule
De moments bleus d'évidence
De ces sommeils lointains
Troublés par l'absence
Et l'on parlera
De l'arbre qui nous a surpris à rêver
A respirer la pluie
Comme si
Un jour
Nous avions enfin touché terre
Chaque jour, en guise de bonjour, je chiffonne le silence, jetant quelques idées en l'air, légères comme du foin.
Quand les remords empestent, je les nettoie à grands jets de mauvaise foi.
Il y a quelques années, à force de monter sur mes grands chevaux, j'ai acheté une âme, encore un peu sauvage. Il fallut du temps pour qu'elle me dresse. Je refusais le mors, et tentais de la désarçonner par des confidences insipides murmurées à l'oreille.
Mais, sans rien dire, elle m'a séduite. Maintenant, le matin, je caresse son long museau dès mon réveil. J'aime le souffle chaud de ses désirs, sa vigueur d'âme encore jeune.
Et nous partons sur les chemins, assaillis par des bouquets d'émotion, écartant les certitudes et les voies trop droites pour retrouver, corps et âme, l'instinct et la joie de l'inconnu.
Une boule en roulé de drap
Bonjour Madame
Pluie en boule, s'il vous plait, faites le plein
J'arrive avec deux plaids
Roulés en boule
Les poux de la petite Sibylle
On ne prend pas les draps non pliés
Il fallait du plat
Ne dites pas cela
Ca va déplaire
A mon matin
Déjà froissé
Igor Quézel-Perron se présente :
J'ai 47 ans, école de commerce, après une carrière dans différents secteurs qui m'a fait voyager de la Russie au Brésil, je suis aujourd'hui ce que l'on appelle un chasseur de têtes. Grâce à Michaux, aux haikus, au travail magnifique de Robert Sabatier, je chasse également les mots. La revue Décharge a récemment publié certains de mes poèmes.