Ce matin, le soleil était rouge, le sommeil était lourd, le drap était lourd, le chat, rouge sur l'édredon était lourd. Le
lourd poids de ta main sur mon bras, la pierre dans ma poitrine était lourde à hurler.
Et le soleil s'est levé, rouge.
****
Orphée t'arrache à moi,
Et je dis : Disparais !
Je me le dis à moi : Disparais ! Disparais !
Et des larmes laiteuses
Nettoient de mon regard le souvenir de toi
Seules restent alors : la trace
la douleur, des visions
imprécises
l'idée dans la plaie : la fluctuante certitude que j'existe
et que tu existes.
****
La vengeance du cheval veilleur
Quand le galop sonore de l'être magnifique se répand dans le noir
écumant de vigueur
Durant le temps où les âmes reposent, et agitent les corps
de parodies étranges, spasmodiques, qui font voler les poids
Alors,
L'heure de la veillée du cheval vengeur a sonné.
Il s'élance, lanterne bienveillante à la main, sans en avoir
faisant claquer fièrement au terme de sa course son rythme syncopé
Tandis que le chant de cris du cheval veilleur
monte, fulgurant de la Terre :
« Tu es l'organe qui me lie à la terre. Tu es la terre. »
Et il s'élève.
JULIE MERMILLOD-ANSELME
Elle se présente :
Julie Mermillod-Anselme.
Résidant à Annecy, Haute-Savoie, France.
Née en 1984.
Poète, photographe, mère célibataire de deux enfants.