Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - LESTER MATTHEWS

Publié par ERIC DUBOIS sur 14 Février 2013, 08:23am

Catégories : #poèmes


Pentagramme

 

De ma vie je n’avais vu un tel incendie. Les ailes
De ma vie je n’avais vu un tel incendie. Les ailes
De ma vie je n’avais vu un tel incendie. Les ailes
De ma vie je n’avais vu un tel incendie. Les ailes
De ma vie je n’avais vu un tel incendie. Les ailes

 

***

Toute épave dans l’Hudson

 

Tu vois, tu te réveilles comme si tu sortais de nulle part. À pas savoir où on est, pas savoir où on en est… Pareil dans la journée, tu clignes des yeux, tu te ressaisis, tu t’extirpes d’un je sais pas où, tu sais pas comment ça se passe. C’est comme la scène classique quand on ressort du fleuve opaque une voiture toute cabossée, toute foutue ; alors avec plein de gros câbles ils la font sortir de l’eau. Y a plein de gens qui regardent, ça attire les curieux…
Y a un flic en tenue qui te demande C’est bien ça C’est à vous ? Toi tu dis Oui en hochant la tête emmitouflé dans une couverture marron pour te sécher Tu dis oui oui c’est bien moi oui c’est à moi je me revois tomber dans l’Hudson. En restant vague sur les circonstances. Pendant que tout le monde admire ta carcasse soulevée à la verticale avec des grandes trombes d’eau qui s’échappent des portes ouvertes, du coffre, du capot.
Et puis tu pousses de grands soupirs en regardant parce que tu réfléchis et tu te dis pourquoi tout ça pourquoi ce spectacle pourquoi puisque, de toute évidence, tu sais que tu pourras plus jamais rouler. De toute évidence elle marchera jamais plus et pourtant tu vois tous les jours tu continues à essayer de rouler avec, avec tout ce qui arrive plus à marcher, rouler avec ce sentiment de pouvoir aller nulle part dans ta caisse.

 

 

***
Merlons

 

 

C’est pas ces mots que je chante allongé
Qui m’ouvriront ce soir les rideaux du royaume
Vos cheveux crénelés là-bas ne les touchais-je
Je reprends le périph' d’un monde où j’ai raison
Et j’ai beau lier plein de mers par la pensée
Et j’ai beau lier plein de mers par la pensée
Un canal, ça fait toujours désordre
J’ai presqu’île oublié mon nom l’année dernière

 

 



LESTER MATTHEWS

 

Il se présente :

 


Lester Matthews. Paris. 29 ans. J'écris des poèmes parfois courts, parfois longs, et aussi des nouvelles (toujours très courtes, pour le coup). Je travaille dans l'édition.

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