L’année qui a suivi l’année de tes 1000 ans
le soir invita ton souvenir édenté
dans une lumière d’abat-jour
Ai dessiné le sommet de ton crâne
sans omettre l’empreinte de mon menton
quelques tranches d’ombre sur un plateau télé
pour tamiser les dunes des siècles à venir
Depuis seulement tu tiens
toute ta promesse
d’être
La Continuelle
***
CHAMBRE 24 (et des poussières)
au seuil
sur le bord froid
du trou
de sa chambre
le bord froid
du monde
bord sans ombre de
ses os déjetés
dans la froidure
triomphante
de sa peau
sans ombre
dans
ce bout de bois tordu
je suis dans
je suis dans
le bout de bois tordu
de sa peau grise
et nue
bosselée
grise et froide
de chair fondue
au seuil
toujours
dedans
depuis
***
SOUS LA TABLE
Ciel de verre nappé
de voix de langues mortes
par dessus tête
entrechocs des essieux
des éclisses sans fin
telle
une variante capitonnée
du silence
Tu t’enfouis dans
la mangrove du temps
l’épaisseur du tapis
jusqu’à l’oubli
même
de ta disparition
Seul un chien
renifle ton empreinte
***
De l’autre côté de ses yeux
frémissants il y a
ses pays d’adoption
licornes et toupies
lumière de sable fin
Monte la sève et se chauffe
aux rayons de lune
qui croustillent
à sa fenêtre
Je sais que
l’écho du jour à venir
s’écrit déjà de son souffle
à son regard naissant
de l’autre côté de ses paupières
***
perclus
de ta poitrine tu
laisse s’échapper un
oiseau migrateur
aux effluves tilleul
preuve de vie l’absence
la trace
comme une lèvre
sous
tes doigts
RODRIGUE LAVALLÉ
Il se présente :
J’ai 40 ans, conseiller d’insertion professionnelle dans la région lyonnaise. J’écris depuis quelques années sans avoir tenté de publication...