Comme tu les tenais entre tes mains je les ai vus pleurer ton œil inquisiteur a percé la quiétude qui suffoque étourdie sous la valse de tes doigts Comme tu les as ceints le temps du jeu diverti de leur sort puis lâchés aussitôt je les ai vu tomber en fractions à tes pieds s'évanouir dans le sol Le silène ensorcelle l'iris désabusé de mes yeux apathiques Longtemps après l'ellipse la cariatide contemple l'ablation de ses membres. *** Assise sur l'insolence je feuillette les nappes où le jour balbutie je pince le silence en retiens la sérénade Le soleil grappille quelques miettes de ton corps Je m'applique à faire taire le bonheur en furie qui guette l'instant final J'avale la trémière les mâchoires barbares font un bruit de cordon qu'on déchire avec peine. *** La fille torsadée Elle est de son pourtour Aussi floue qu’un vestige S’évapore en brindilles Traîne sous les combles Filant le vide à l’envi – Elle est de son image Démise sans peine La figeant d’eau salée La rivant aux sautoirs Qui harponnent la mémoire – Elle est de sa chaleur Aussi frêle que l’autan Retenu dans sa paume Désarmée et son corps Enchâssé dans la vrille Prolonge ses oripeaux.
VIRGINIE GUIDAL
Elle se présente :
J'apprends encore à lire et à écrire.