A chaque jour notre liberté
L'art tel que nous l'enseignons en Arts plastiques à nos élèves est une source d'émerveillement et de réalisation de soi. On retrousse ses pensées, on met ses mains dans le camp des SI, on se confronte aux NON dits et à ses facultés, on décourage le quotidien, on fête les lents des deux mains, on rattrape le dernier éteint, on embrase les yeux étreints, on bouscule les vides et reçus non conformes, on s'âme use à se faire peur, on rigole de ruisseaux en œuvres sans courber le dos. La Loire du plus fort n'y résiste pas, la Scène s'y joue à plus rieurs, le Pont Mirabeau coule dans nos veines et le Pont des arts écroule toutes nos haines. Les vieux chênes s'inclinent devant les futaies des jeunes êtres, les cahiers sont en fleurs. On est le chef-lieu de son art, l'araignée de sa toile, une fourmi pro pleine de visions et la cigale de ses envies. On compose une symphonie inachevée. On pratique à chaque cours ses gymnopédies quotidiennes pour garder la forme. On met de la couleur dans son gris. On modèle l'agile de sa pensée et on reconstruit les monuments mis à genoux avec des boniments. On n’oublie pas Charlie et on esquisse un sourire pour dessiner de notre avenir. Au-delà de créer, on prend à chaque jour notre liberté.
Laure Weil, le 27 février 2016
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LAURE WEIL
Laure Weil se présente :
Professeur agrégée d'arts plastiques, je suis aussi curieuse de littérature, de cinéma et d'architecture. J'ai fabriqué quelques livres d'artistes, dont le lien entre eux semble être l'effacement. Livres restés confidentiels. J'écris généralement pour restituer une rencontre avec une œuvre, qu'elle appartienne au champ des arts plastiques ou au cinéma.
Je cherche à diffuser mes textes parce qu'il est plus facile de se motiver à écrire régulièrement quand on sait que ses textes sont susceptibles d'être publiés.
Mes écrits sont nourris par ma culture des arts plastiques et par ma liberté à jouer avec les mots, comme s'il s'agissait de couleurs pour un peintre.