Verni, Fendi, Gucci
Une femme
Sur le trop tard
Sort de sa limousine
Chauffeur et portier
Se sont succédé
Pour l’accompagner
Rouge laque
Sur la nacre
Posé à plat
Devant la rangée
Des petites mains
En tablier rose
Sur les touches d’ivoire
Dix doigts de disette
Jouent la mélodie
Les ouvrières s’affairent
Soulèvent les fuseaux de soie
Frôlent la peau fine
L’écheveau des gestes
Virevolte à chaque note
L’éponge moelleuse
Bouge mer veilleuse
Les petites chinoises
Plient les éventails
Dedans
Telle l’oisive
Accueillent
Ces poings légers
Blottis dans un nid
Chéris par la vie
Tant d’envies
Au creux de leur abri.
15 février 2016
LAURE WEIL
Laure Weil se présente :
Professeur agrégée d'arts plastiques, je suis aussi curieuse de littérature, de cinéma et d'architecture. J'ai fabriqué quelques livres d'artistes, dont le lien entre eux semble être l'effacement. Livres restés confidentiels. J'écris généralement pour restituer une rencontre avec une œuvre, qu'elle appartienne au champ des arts plastiques ou au cinéma.
Je cherche à diffuser mes textes parce qu'il est plus facile de se motiver à écrire régulièrement quand on sait que ses textes sont susceptibles d'être publiés.
Mes écrits sont nourris par ma culture des arts plastiques et par ma liberté à jouer avec les mots, comme s'il s'agissait de couleurs pour un peintre.