FLORENTE
Elle marche dans les rues
du soleil dans les cheveux
ses yeux aimantés se lèvent vers le ciel
elle pense à son amour
une magnifique absence
qui se déploie des jours durant
à l'ombre
de ces palais anciens
où la mer résonne
caressant l'âme
de celui qui l'attend
elle aime comme elle respire
c'est trop sans doute
au jour le jour
alors elle imprime son visage
dans les arbres
se tortille les cheveux
murmure dans le vent
et son amour insensé
comme une vague
se répand dans le paysage
septembre 2017
***
PRESQU'ÎLE
À force de le voir marcher
j'ai compris pourquoi il marchait
il voulait tout voir
les chemins creux
les buissons ruisselants de mûres
les petits champs délaissés
les serres délabrées aux fraises anciennes
la grève noire
les rêves suspendus de sable grisant
les béances de la mer
comme un miroir entre les pommiers sauvages
tout voir
sauf le visage de l'autre
lui l'homme sans visage
ODILE LOIRET-CAILLE
Elle se présente :
Master de philosophie, étude des langues indonésienne et arabe ( Séjours en Indonésie et Egypte). Ai enseigné la littérature française à l'Université Indonesia de Jakarta. En ce moment traductrice de deux ouvrages d'auteurs indonésiens pour la collection Le Banian de l'Association Pasar Malam.