Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - SARAH MOSTREL

Publié par Le Capital des Mots sur 27 Mai 2020, 20:12pm

Catégories : #poèmes

Chaînon poétique


 

Quelle désolation !

Arme de poignard poignante

Sévissant, lente

Dans un cœur

Déjà entamé

L’entamant, encore


 

Quelle horrible impossibilité

de dire,

de partager

de crier :  « Douleur ! »

Douleur sans répit

Douleur sans réceptacle


 

Solitude incomprise

Présumant de l’être ?

De qui tu es ?

Es-tu un être digne de cet exil ?

Qui es-tu ?

Le Diable ?


 

Ereinté, impatient

Tu ne sais comment continuer

Tu n’envisages pas la suite

Personne pour t’affranchir

Pas d’oreille pour t’entendre

Personne pour te réconforter


 

Personne

Pour réchauffer ton âme

Meurtrie

Entamée

Rétamée

Par la désolation.


 

©Sarah Mostrel

 

***

 

 

Et que la musique joue !


 

Dans son futur, je me mets à chanter

Je me mets à rêver d’un soleil caressant

Pour que dans l’avenir, je puisse le consoler

Au ciel d’un souvenir, dans un nid de rires francs


 

La vie tranquille, je ne sais pas quand j’y pense

Mais je me dandine, j’attends que ça commence

La rêvant, impassible, pour me donner confiance

Avant que je m’incline, ou que je m’en balance !


 

La vie tranquille, je sais que parfois j’y pense

Même si je dégringole, je ris du sombre manque

La vie tranquille brille dans le plus grand silence

Ça plane, ça tangue, ça vole, alors souvent je danse


 

Sur le papier, un étonnant visage se trace

Présage que la nuit réserve dans ses cieux

Le rose au vert se mêlent dans un précieux adage

Sur la page, d’autres feuilles et de plus belles images


 

C’est vrai, toujours j’y pense, à cette vie tranquille

Pour elle, je me dandine, j’attends qu’elle recommence

Dans les campagnes, les villes, réduisons la cadence

Et que la musique joue, et qu’elle nous porte chance !


 


 

©Sarah Mostrel


 

 

***

 

AMOUR (É)PERDU

 


 

Je lui ai donné rendez-vous

Mais le rendez-vous s’est perdu

Moi aussi je me suis perdue

Personne à l’endroit convenu !


 

Il m’avait pourtant demandée

De le rejoindre rue des Côteaux

A cinq heures pimpantes, qu’il disait

Ça me paraissait tellement beau


 

Il faut dire que je suis romantique

Je n’y peux rien, je suis née comme ça

Je me suis fait souvent avoir

Errant, toute seule, sur les trottoirs


 

J’ai attendu, oh, bien des heures

Mais pas de trace de mon homme

J’en fus bouleversée et tout chose

Je n’existais pas pour lui, en somme…


 

Ce n’était pas la première fois

Qu’on me (dé)posait un… lapin

Je ne voyais jamais rien venir

Plus, tout semblait se passer bien !


 

Puis venait la grande déchirure

Déconcertante, qui désarçonne

Pas même un coup de téléphone

Pour m’alerter, quelle imposture !

 

J’ai attendu quand même, pensant

Que peut-être je m’étais trompée

Incapable de saisir le tout

Interloquée, sans nul recours


 

Mes pas éperdus dans la nuit

Je dus me rendre à l’évidence

Il avait choisi le silence

Quelle veulerie, que de mépris !


 

Devant la vile attitude

Que rien ne laissait présager

Je rejoignis ma solitude

Je me sentais abandonnée…


 

Je ne me suis jamais habituée

A ce dédain, à ce rejet

Se taire fut une stratégie 

Pourtant, il n’y eut pas de conflit !


 

Ni le lendemain ou après

Je ne reçus quelque nouvelle

La vie n’est pas toujours très belle

Mais pourquoi faire semblant d’aimer ?


 

@Sarah Mostrel


 


 

SARAH MOSTREL 
 

 

Elle se présente :

 

Sarah Mostrel vit à Paris. Journaliste, écrivain, de formation initiale ingénieur, elle a publié un roman Un amour sous emprise (éd. Trédaniel, 2016) ; deux essais Pour un humanisme éclairé (2017, éd. Au pays rêvé) et Osez dire je t'aime (2009, éd. Grancher), dix recueils de poésie dont Rien à voir (2020, éd. Z4), Le désespoir de Marguerite Duras (2020, éd. Unicité) et Célébration (éd. Unicité, 2016), tous trois illustrés de ses peintures ; Le grand malentendu (éd. Z4, 2016) et Chemin de soi(e) (éd. Auteurs du monde, 2015) illustrés de ses propres photos ; des recueils de nouvelles : Révolte d’une femme libre, La dérive bleutée (éd. L’Echappée belle), trois livres d’artiste dont deux bilingues A cœur défendant (2011) et D’aussi loin qu’il m’en souvienne (2017) aux éditions Transignum. Auteure-interprète, elle a sorti 4 albums dont Chemin de soi (2020) et Des fleurs dans le regard (2017) qu’elle chante sur les scènes parisiennes. Elle a reçu plusieurs prix dont la médaille Arts Sciences Lettres (2015) et figure dans diverses anthologies.  

 

Page Facebook : www.facebook.com/sarah.mostrel

Chaîne You Tube : www.youtube.com/user/SarahMostrel
(ses clips : www.youtube.com/playlist?list=PL021766CFCE286241)

Site : www.sarahmostrel.online.fr/

Page Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sarah_Mostrel

 

Sarah Mostrel - DR

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