LE CAPITAL DES MOTS n°4- Février 2008- Dominique Sorrente
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UNE VIE BIEN ACTIVE
La mauvaise conscience, se peut-il,
qu’ elle tombe d’étoile en étoile ?
Chaque matin laisse entre - baillés des poèmes
qui font semblant de vouloir crier
puis se ravisent.
On ne tient pas un coquelicot à bouts de bras.
On ne séjourne pas au talon d’un empire
sans en compter malgré soi les viscères.
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L’ APPEL DU
LARGE
Vue imprenable sur l’ultime.
Avec un pareil luxe de regard
nous ne pouvons imaginer qu’un jour, nos corvées,
nos augures
aient le mauvais goût de prendre fin,
d’ escamoter le virage qui donne, plain pied,
sur l’éternité.
Pour aujourd’hui,
trottoir, tout simplement.
Je fais l’aumône avec ceux qui attendent.
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ÉTAT
D’AVANCEMENT
Les sentiments sont déjà hors d’usage,
trop rapides à disparaître,
pour que nous puissions compter sur eux.
Toujours, nous tentons de précaires bouche- à- bouche,
prétendant à gagner quelques idiomes imprudents.
Ce qui nous passe par les narines,
dans le meilleur des cas,
un souffle,
pris à la lettre.
Une scène de dispersion que les commentateurs
attribuent à un chant effilé.
Pourtant, demain, même avant l’aube,
un air d’inconnaissable
claque du fouet.
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CE PAYS
En ce pays, inutile de taire mes pratiques :
prendre l’horreur par la taille,
tripoter une clé pour inventer des portes,
me mettre au garde-à-vous dans l’excès des passages.
Au fait, Seigneur, ce qui s’éparpille en bouts de choses,
la mèche rebelle des légendes,
l’indifférence aux prises avec ses preuves minuscules,
qu’en feras- Tu dans ton jardin ?
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TANT QUE NOUS N’ AURONS PAS…
l’ adresse de faire jouir l’angle de l’étagère
pour lâcher nos fauves sur la page,
un rêve de barque
pour amuser la galerie des vagues,
toutes nos preuves brûlées
par l’idée du feu,
l’esprit des prompts secours
à offrir à la feuille de l’acacia,
l’humeur d’une charade insoumise
qui nous affronte à voix nue,
peu de chance pour que je parvienne à trouver
ton sommeil.
( poèmes extraits de Héros sans
histoire, inédit )
DOMINIQUE SORRENTE
janvier 2008
Né à Nevers en 1953. Vit sur une colline de Marseille en « perpétuel évadé de tous les milieux ». Ecrit depuis
l’âge de 16 ans et sans trop se retourner son journal de bord à bord. Une vingtaine de livres, anthologies, ouvrages collectifs publiés à ce jour, dont 7 livres chez Cheyne éditeur ( La Combe
obscure, Une seule phrase pour Salzbourg, Le petit livre de Qo…). A participé à Marseille à l’histoire de la revue SUD et collabore aujourd’hui à la revue LES ARCHERS. Depuis 1999, anime
l’aventure d’un lieu-dit de poésie, le SCRIPTORIUM. Croit aux vies constellées. Publications récentes : un DVD Pictodrame avec Daniel Vincent et Colette Papilleau « Lettre à une
habitante en chemin » ( Le Scriptorium, 2007) ainsi qu’ un livre « Mandala des Jours » (Publibook, 2007). Plusieurs chantiers en cours : CD, livres,
conférences, lectures… Autres informations disponibles sur Wikipedia ou sur le Site internet : http://dominiquesorrente.org
(Janvier 2008)
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