1
Le poème est chose
Si délicate
Qu’on ne saurait
Trop
Modestement
L’aborder
Il faut beaucoup
De simplicité et de candeur
Pour écrire un vers
2
Cette modestie est singulière
Où sont les rimes
Que j’aimais tant
Où se trouve la pompe
Qui ravissait mon âme
J’ai quitté tout orgueil
Je veux que mes vers
Soient sans apprêts et sans fards
Comme un fruit
Comme une peau nue
3
Ô mon âme pourquoi te déguises-tu
Combien de masques
De dominos
Ô mon âme
Possèdes-tu
Je n’ai ni loups
Ni fards
Je suis
Simplement
Mobile mouvante ductile
Fluante
4
Rien n’est moins aisé
Que d’écrire
Simplement
Humblement
Il faut un art infini
Pour paraître
Balbutier
L’eau qui bruit doucement
Limpide calme sereine
Légèrement sévère
Sous sa feinte candeur
Possède
Mille artifices
5
Quelle puissance
Se communique à mon âme
Pour l’instruire de ses devoirs
Quel être inconnu parle en moi-même
Quel cri inhumain sort de ma bouche
Ensanglantée
AYMERIC BRUN
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