La poésie éclot sous la peau diaphane des mots.
Il n’y a d’ailleurs
que dans le bruissement de l’eau
qui court entre les pierres,
le feulement du vent sur la plaine,
l’alarme,
le frémissement soudain des arbres,
le fouet de l’été qui cingle
le maquis ébloui
à la verticale d’un cri…
et plus tard au couchant, un murmure :
la lumière radieuse, douce et franche
qui redessine l’horizon
et semble abolir à jamais
la peur ancestrale des abîmes.
Midi :
le chant des cigales enflamme les collines,
l’énigme du monde s’époumone.
Ecriture tremblée,
approche suppliciée
de l’envers,
l’indicible côté du savoir
où croît une énigme
dont la clé s’est perdue
dans les avaloirs du temps.
Volée de flèches dans l’azur,
salves de traits,
de gifles
aux espaces sans bornes,
à lancer dans le ciel pur
des cris
que nous ne comprenons pas,
les hirondelles
ne nous feront pas gober
leur alibi de moucherons.
JACQUES ROLLAND
Jacques ROLLAND exerce le métier d'éducateur de rue. Après un retour tardif à l’écriture et surtout à l’édition (un unique recueil de jeunesse publié aux éditions de l’Athanor en 1976), des poèmes ont été publiés sous son nom ces dernières années dans des anthologies et des revues papier ou en lignes : « Poètes faces à la vie » (Athanor), « Du souffle sous la Plume n°2 » (Les Joueurs d’Astres 2010), Le Capital des Mots, Francopolis, Pleutil, Ecrits…vains ?, Comme en Poésie, La Page Blanche, Les Cahiers de Poésie …