Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - MARIE-FRANCE OCHSENBEIN

Publié par LE CAPITAL DES MOTS sur 10 Décembre 2015, 17:19pm

Catégories : #poèmes

 

NOYADE DE L’EXTREME

 

 

 

 

Assise sur l’extrémité de ce rocher

Face à l’immensité de l’océan

J’aperçois au loin quelques voiliers

Poussés avec délicatesse par le vent.

 

Mon esprit enivré de cette somptuosité

Se laisse emporter doucement

Aux portes de la sérénité retrouvée

Je suis seule dans les bras du géant.

 

Quelques paillettes de soleil voltigent dans le ciel

Pour s’échouer en douceur sur mon corps

Ivre de cette multitude de sensations irréelles

Qui le noient avec délice dans cette petite mort.

 

Peu à peu l’horizon m’attire aux portes de l’extrême

Là, où s’entrelace tendrement le ciel et la mer

Qui de leurs mains lentement m’emmènent

Vers ce royaume inconnu brodé de lumière.

 

 

***

 

 

 

SI J’AVAIS OSE

 

 

 

Je voulais vous dire franchement

Mais, je n’ai pas trouver les mots

Pour l’expliquer clairement

Il n’y avait plus rien de beau

 

J’ai voulu vous l’écrire simplement

Mais ma plume est restée figée

Aucun mot n’était présent

Ma feuille se revêtit d’un blanc immaculé

 

J’aurais voulu vous le chanter

Mais aucune mélodie ne s’est composée

Pas une note n’est arrivée

Ma partition bien vide est restée

 

Je voudrais tenter de vous le dessiner

Mais, j’ai oublié mon fusain

Pas un trait, même grossier

Pour créer cette esquisse de ma main

 

Après tout, c’est peut-être si évident

Que je n’ai besoin de rien

Puisque vous le savez depuis longtemps

Votre sentiment est le mien

 

Si j’avais vraiment voulu vous le dire

Je n’aurais eu besoin que d’un regard

Dans lequel vous auriez pu lire

Tout avant qu’il ne soit trop tard

 

Nous nous serions alors confondus

Dans un éclat de rire cristal

Plein de maladroits sous-entendus

Nous évitant bien des choses immorales.

 

 

 

***

 

LA DERNIERE DU TAS

 

Une pile de feuilles en pagaille

Déjà votre esprit troublé trésaille

De crainte de ne retrouver ce papier

Qui fait de vous le plus inquiet.

 

Vous aviez pensé depuis longtemps

Mais, l’échéance était trop loin devant

Pour vous faire à l’avance paniquer

A l’idée d’une recherche avancée.

 

Aujourd’hui ça urge, chaud devant !

Tous aux abris, c’est rentre dedans

Vous êtes prêts pour les fouilles

Non sans ressentir une certaine trouille.

 

Vous commencez très calmement

Sans précipitation et avec discernement

Les feuilles s’immiscent entre vos doigts

Chacune revendique son droit d’être là.

 

Parfois de ce fatras sort une info

Qui percute brutalement votre cerveau

Sauf que ce n’est pas celle du moment

Mais celle d’un prochain tourment.

 

Revenons à cette pile qui n’en finit pas

A vos gestes qui trahissent votre embarras

D’être incapable de mettre la main

Sur ce bout de feuille bien malin.

 

Il vous faudra près d’une heure

De pénible et profond labeur

Pour la voir apparaître triomphante

Entre vos mains fébriles et suintantes.

 

Evidemment, elle était la dernière

Bien à l’abri de la poussière

Pas chiffonnée, encore moins écornée

Pas même déchirée ou pliée.

 

Finalement, quand on cherche un document

Retournons d’abord la pile tout simplement.

 

 

 

Inédits.

 

 MARIE-FRANCE OCHSENBEIN

 

 

 

Elle se présente :

 

Marie-France OCHSENBEIN née en 1971 en Seine-et-Marne.

 

Attirée par la poésie et son univers dès le plus jeune âge, j’ai commencé mes premiers essais d’écriture à l’âge de 15 ans J’aime proposer au lecteur un arrêt sur image de quelques minutes dans une vie mouvementée sur des impressions, expressions, sentiments, curiosités tant sur l’homme, notre société en langage simple pour tenter de faire naître des émotions, du rire, du rêve ou une interrogation. Mon amour des mots me pousse sans cesse vers de nouvelles explorations et expériences rendant chacun de mes textes particulier.

 

J’ai publié dans la revue poétique l’Etrave et participé à des anthologies au profit de l’Association Poètes sans Frontières. J’ai également publié un recueil « Entre ciel et terre » aux Editions Nouvelle Pléiade et envisage l’édition d’un autre.

 

Je participe à plusieurs concours de poésie et de nouvelles. Dernièrement, mon poème intitulé « La cour des miracles » a été sélectionné pour publication dans le recueil du Prix Lucien Laborde 2015. Enfin, je propose mes poèmes à diverses revues telles que la Tribune du Jelly Rodger, Squeeze, Festival Permanent des Mots, Muze, Encres vives.

 

 


 

 

 

 

 

 

 

Entre ciel et terre- Marie-France Ochsenbein- Editions  Nouvelle Pléiade

Entre ciel et terre- Marie-France Ochsenbein- Editions Nouvelle Pléiade

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents