Penser au suicide c’est nécessairement penser à une autre vie.
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Je vis en vous d'abord
Ô voyageur libre des pays étroits.
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C’est une folie de comparer des idiots à des animaux.
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Qu'est-ce que le Nouvel An?
un vieillard avec deux béquilles
ou un enfant qui a perdu ces pieds.
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Mais qui nous apprend que le corps est un Éden truffé de vipères?
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Je veux me laisser dans le coin de la pièce
je m’éloigne de moi même
et peins pour mon autre
une toile dans l'obscurité.
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je ne veux pas abandonner mon capharnaüm.
j'aime me consumer de cette herbe éternelle
que je nomme Poésie.
je ne veux rien
ni de l’instant présent
ni de giclée de couleur sur ma mort.
je me suffis d'un unique nuage
je me suffis de mon nom.
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Je ne connais de meilleur chemin que celui qui mène l'Homme à soi même.
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laisse tout là bas
Ici, cesse tout !
telle une pendule qui s’arrête
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Le rêve est la preuve de l'existence
Sans rêve la douleur ne peut se rénover.
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je me dis:
je suis une goutte d'eau
seule dans un puits tari
je me soucie
Je rêve d'exister
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l'humain est un événement. la mort est un accident.
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malgré l'épuisement, je me dévoue à être un toit pour ceux qui cherchent un abri
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la poésie est une tombe ouverte.
ZERAVAN SILEVANI