Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS n°16- Avril 2009- France Burghelle Rey -

Publié par LE CAPITAL DES MOTS ( revue de poésie) sur 1 Mars 2009, 00:03am

Catégories : #poèmes

 

L'Un contre l'autre , Gegenüber

 

 

II L'Un dans l'autre

 

( sélection de textes )

 

Des femmes devant toi

agitent leurs éventails

Leurs yeux cruels

cherchent à voir l'ordalie

 

Tu veux pour moi

satisfaire leur désir

 

Il n'y a pas de volcan

Tes pieds gardent leurs sandales

Mais tu sais

Il reste notre torrent

 

 

 

Un chœur d'amazones chantent sous tes fenêtres

leurs cheveux tombent sur les croupes et balayent les crinières

 

Je te suspecte de leur avoir été soumis:

ton regard farouche en reconnaît les gestes

 

Il ne me sert à rien d'éclater en sanglots :

ces femmes guerrières aiment à présent leur mère

 

 

 

Tango sous les arpèges

corps lavés par ta voix

 

Je soulève le voile

de nos tourments d'hier

 

valse vers nos victoires

mets mes pas dans tes pas

 

t'entends crier ta peine

coïncide avec toi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Juillet fredonne au bout du bois

indifférent

 

quand aux vitres les vieilles

marmonnent

jurent et menacent

 

quand les amants les mains aux hanches

together scandent standards et chants

 

quand si simples sont les oiseaux

qu'ils volent muets

sans jalousie

 

 

 

Ta présence dans ce rêve

évidente

Radieux ton sourire offert

à ses quatre ans

confiant

 

Tu lui donnais déjà l'autre

que l'on attend

 

Sourire que l'on cherche

pendant ce temps où

le pourquoi s'entend

 

Je t'ai trouvé je te garde

même sans toi

 

 

 

Dans mon ciel en sanglots

j'ai vu

les nuages devenir rouges

 

Mais je n'ai pas eu peur

d'entendre chanter

ton nom:

 

il l'est par des oiseaux

que dieu

a voulu peindre vermeil

 

 

 

 

 

En toi je m'aliène

de désir en désir

de soif en soif

 

J'ai faim

- pour fuir les nombres -

du chiffre un

 

comme une ascèse

 

et comme une fête

 

 

 

Tu avais mal en franchissant le gué

à l'orée du hameau

terme de ta fugue

 

Tu l'attendais

reine sans querelles

sans peuple néanmoins

 

Tu lui offrais ton cœur:

il ne serait jamais blasé

même aux heures noires sans horizon

sans ces chandelles de chaud espoir

 

J'ai mal aussi en franchissant ce gué

J'ai peur d'y voir le seigneur du passé

 

 

 

Je te regarde danser

sur la marelle du Temps

arabesques d'enfant

pour ma voix qui nous chante

 

Tu me ressembles à l'âge où

je t'imaginais m'aimant

où je ne savais pas

que tu serais comme moi

 

Je te vois avancer

vers la margelle du Temps

vertige de vieillard ivre

pour mes vers qui te miment

 

 

 

FRANCE BURGHELLE REY

 

 

Née en 1952, je vis à Fontenay-sous-bois et, certifiée de Lettres Classiques, enseigne à Paris.

Marquée par l'œuvre et la personnalité de Jean Cocteau, j'ai fait ma maîtrise sur le Visible et l'Invisible dans son œuvre. Mon DEA, ensuite, a porté sur la théorie moderne de la création.

 

Ecrivaine de l'ombre, j'ai souvent repris l'étude et l'écriture mais sans jamais publier. Ainsi de 1997 à 2004 ai-je écrit trois romans et un recueil de nouvelles après avoir laissé en friche un certain nombre de poèmes et de chansons ( paroles et musique ).

 

La poésie semble bien mon mode privilégié d'expression car j'ai toujours recherché la concision et l'ellipse à la limite du silence.

Elle représente aussi pour moi mise à distance et don à l'autre comme on peut l'entendre dans les titres de mes deux recueils récents: Lyre en double ( 80 p.) et Odyssée en double ( 80 textes) Une trilogie est prévue avec un nouveau recueil en cours: Gegenüber: L'Un contre l'autre

 

Je suis membre de l'Association Hélices Poésie fondée en 1994 par Emmanuel Berland.

 

Http://helices.fr

 

 

Textes parus et à paraître, dans Le Capital des mots, Patrimages, Communic-art et Mouvance.ca sur internet, dans les Revues Libelle, Comme en poésie, Poèmes épars, Poésie première, Décharge.

 

 

 

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