La maison est vide
toute l'ombre fuit
je regarde la porte
ouverte sur le lit
un rayon à la fenêtre
s'est pris
la chambre est nette
le mur gris
un bruit de mouche
une odeur de suie
un feu peut-être
s'est éteint ici
***
l'élève
Il longeait le mur
marchait au pas
mais pour fuir
claquer les talons
cartable pendant
à virevolter au cou
et nu-pieds dansant
rire fort mais l'eau
brillait aux yeux
sans l'écouler
la gorge à eau triste
le jour avait pesé
pierres en dedans
ont alourdi le ventre
la blessure de naître
tout seul la rue froide
sourde colère pleurée
le jour se retournera
en milliers d'années
***
comme un rien
Le silence n'est pas vide
tout autour c'est lourd ces objets
qui pèsent dans leur ombre
la lumière qui attend
immobile trace du silence
*
un bourdonnement intérieur
comme une tension électrique
puis un souffle tacle
les ombres vacillent à la marge
air affolé qui s'excuse
*
puis tout peut reprendre
se suspendre pour longtemps
envahir jusqu'au coeur
injecter le liquide létal
le temps ou l'heure perdue
JACQUES CEAUX
Plus d'infos : http://www.le-capital-des-mots.fr/article-le-capital-des-mots-jacques-ceaux-108001369.html