Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - MICHEL D'OSTE

Publié par LE CAPITAL DES MOTS ( revue de poésie) sur 26 Novembre 2010, 17:34pm

Catégories : #poèmes

LA MALADIE, UNE NUIT







Elle vient comme ça,

une nuit, elle réveille,

fait mal dans la poitrine,

brûle, ici et là aussi.



On se dit ça va passer,

mais ça ne passe pas,

alors on se lève,

on va pisser, boire un peu d’eau.



Mais rien ne change,

on se recouche,

la douleur toujours là,

qui brûle plus encore.



Alors on appelle sa femme,

qui dort à côté de vous,

on lui dit d’appeler le 15

nombre magique.



Elle appelle, on lui répond

le type questionne, veut savoir,

je lui parle, j’explique, je décris

ce que je ressens.



Sa réponse est brève, « on arrive »

Les minutes s’égrènent,

puis la sirène dans la rue,

les pas dans l’escalier,



c’est eux !

à quatre, ils sont autour de moi.

Ausculté, palpé, tensionné,

verdict : votre cœur souffre, on vous hospitalise.



Descente sur une chaise,

ambulance, il fait froid,

on me couvre, on m’envoie

de la chaleur pulsée,



je suis rassuré, j’ai confiance.

On arrive, les portes métalliques

claquent dans le silence de la nuit ;

chariot, couloir, un lit entouré de fils

je suis arrivé.



Médecin, perfusion, on injecte

des produits, la douleur est là,

encore.



Lendemain midi, salle d’opération,

on dilate, on stente, j’ai mal au bras,

on me remet au lit, je m’endors.

Deux heures après, je me réveille,

je n’ai plus mal.





Sauvé ! Vous êtes sauvé, me dit-on.

De mon tunnel, j’aperçois la lumière.

Patience ; Deux jours après, je retourne

en salle, on me pose d’autres stents.



On veut me guérir pour de bon.

J’y consens.

Docile, je serai docile,

Obéissant même.



Je m‘assieds, je me lève bientôt,

Je marche, perf au bras

Puis libéré, on me change de chambre,

J’entrevois la sortie.



Ce jour vient, c’est un dimanche,

Je sors, il fait beau,

Je n’entend plus mon cœur,

Silencieux, il s’est tu.





Pour combien de temps ?




MICHEL D'OSTE

 

 

 

***

 

 Michel Ostertag

 

 

La poésie a toujours accompagné sa vie, depuis ses premiers poèmes d’adolescent jusqu’à ceux d’aujourd’hui. Publié très tôt dans des revues littéraires, notamment à la « Table ronde », la poésie a été la trame de fond de toute sa vie. Après des études techniques, puis d’économie, il a exercé des responsabilités diverses dans des groupes internationaux. Sur le tard, il a entrepris des études universitaires en Histoire des techniques (diplôme de DEA). Il publie également dans des revues papier comme Poésie-sur-Seine, Poésie/Première. Il a été lauréat du Centre Froissart avec son recueil « Loin du silence des étoiles »

Il est connu dans les revues littéraires du Net comme www.ecrits-vains.com et www.francopolis.net

Parisien de naissance, marié, deux enfants, aujourd’hui retraité.
En automne 2006, aux Éditions Poiêtês, est paru son recueil « Jalons » et en janvier 2008 chez « Encres vives » un recueil intitulé « Brisures ».

 

 

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