Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS- PASCALINE HAMON

Publié par ERIC DUBOIS sur 2 Juin 2011, 09:29am

Catégories : #poèmes

 

 

 

3 souffles d’exil et les pleurs de la nuit.

 

 

 

 

 

 

La première réponse

 

La première réponse

Au cri

De nos frères

C’est

Un silence

De honte.

 

La première réponse

Que l’espoir fait

A celui qui part

C’est :

Va,

Que perdrais-tu ?

 

La première réponse

Que la peur fait

A celui qui ne veut

Ni voir, ni croire

L’horreur

C’est :

Ferme les yeux,

 

Le rêve

Fait naître

Deux mondes parfaits…

 

Des songes, mensonges…

 

 

 

 

***

 

Ceux qui voulaient connaître la fin.

 

Ceux qui voulaient

Connaitre la fin,

 

Ceux qui voulaient fuir

Hors du monde et des prisons,

 

Ceux qui sont restés malgré tout

Jusqu’à la fin...

 

Ceux qui voulaient voir

La fin de la faim

 

Ceux qui n’en pouvaient plus…

 

 

- Ils ont jeté les cartes sur la table

Et ont tout misé sur le valet de pique

 

- Ils ont tout donné pour être dépossédés

Et ont quitté la terre pour le gouffre inconnu…

 

- Ils ont franchi la mort et la peur

Pour atteindre le port…

 

Eux,

 

Se sont approchés

De leur rêve fou

 

Et, - douleur –

 

Ils se sont brûlé les ailes.

 

** 

 

Courir les rues

 

Les voici désormais

Dans les méandres du labyrinthe…

 

D’une ville inconnue

Faite de désillusions

Et de souvenirs épuisés.

 

Le tourment les dévore.

Les voici pourchassés

Les voici outragés

 

Le monstre hideux

Revient hanter l’Espace

 

Il les traque sans relâche.

C’est

La misère

La faim

Le froid.

 

Le sol vibre sous ses pas.

Lui se dessine dans l’ombre

Au détour de chaque rue.

 

Ne pas se perdre...

Demande,

Un fil où s’accrocher…

 

 

**

 

Ulysse & le chant des sirènes

 

Le voici, le voyageur,

L’exilé.

 

Triste, qui comme Ulysse

A fait ce long voyage

Et n’a pu voir grandir

Ses fils et ses filles

Et n’a pu voir vieillir

Ou soutenir ses parents

Dans leur âge finissant.

 

La nuit

Ce soir, encore,

D’été ou d’hiver

Chante et se lamente.

 

Il ne reste plus rien…

Quelques souvenirs

Au fond de la mémoire…

Et un vague refrain

Qui berce, mélancolique,

Les mots

Désormais inconnus

D’une langue natale

Solipsiste.

 

 

 

 

PASCALINE HAMON

 

 

 

 

Pascaline Hamon est étudiante en littérature à la faculté de la Sorbonne Nouvelle à Paris. Titulaire d’un master 2 mention très bien, elle centre ses travaux sur les liens entre littérature et éthique et sociologie. Elle a publié en ligne consacré à la prison dans l’œuvre romanesque de Jean Genet sur le site de l’EHESS et a participé à un colloque à l’ENS Lyon autour de la prison dans la littérature.

Parallèlement à des travaux de recherche, elle se partage entre sa passion pour la poésie, la photographie et le dessin qu’elle publie sur son blog personnel. Sa poésie est marquée par l’influence des théories littéraires et des poètes du 19ème siècle. Cependant, son écriture s’attache également à la transmission d’une émotion esthétique et spirituelle, qui tente de moduler la voix individuelle sur une nouvelle forme de lyrisme.

 

 

 

 

 

 

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