Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - SALUS

Publié par ERIC DUBOIS sur 16 Juillet 2013, 07:39am

Catégories : #poèmes

 

 

 

 

 

Alme amer

 

(A Stéphane, mon frère)

 

 

 

 

 

 

 

D’un esprit de grève abdiquant,

Une émotion douce soulève

Ce fil mort qui tenait le glaive

Amer au suspendu piquant.

 

Passage, bief, aux saisons lentes

Où glisse en sinueuse nef,

Insubmersible et derechef,

L‘envie émue aux déferlantes !

 

Inapte, du rêve aux cheveux

Arrachés - splendides aveux !

Miroitant, merveilleux, à rendre ;

 

Psalmodiant ce code obtus,

Le syntagme ocellé de cendre

Trahit le langage en vertus.

 

 

 

 

***

 

 

 

 

Océane

 

 

 

 

Elle était posée en l’île

Trouble de la solitude ;

Au récif où nulle idylle

Ne luit - ni mansuétude.

 

La lumière, comme une aile,

Venait caresser sa joue

Et vraiment c’était tout elle

Qui passait dans cette moue.

 

Elle regardait le ciel

D’un œil vague mi-fermé ;

Ses cheveux coulaient en miel

Leur caractère affirmé.

 

De sa bouche fière et rouge

Fuyait une cavatine

Sans cependant que ne bouge

Ni sa moue et ni sa mine.

 

Belle, bronche un peu du col !

Que j’admire avec plaisir

Tes façons de rossignol

Sous tes poses de fakir.

 

Mais la belle de sourire

Et c’est comme plonge un ange

Aux tourbillons du zéphire

Quand sa lèvre me démange !

 

 

 

***

 

 

Irradiation

 

 

 

 

 

Toute cette eau dans l’air et l’odeur du sous-bois,

Tant de mousse et d’humus sous d’obliques lumières

Font un monde de fée aux saveurs familières,

Une immensité calme, offerte et sans abois.

 

Dédales verticaux où s’égare le vent,

Agitant, hors d’échos, sylvestre cathédrale,

La frondaison voûtée affaissant en spirale

Son intrados viride en orémus fervent.

 

Un silence excessif, béant, pose son ombre

Sur l’humide clarté d’où palpite sans nombre

Le nucléide étrange au pouvoir ténébreux.

 

Dans les frelons tendus en nuage invisible

Passe un vieux paysan qui glane un bois fibreux

Comme si, comme ici, tout semble si paisible…

 

 

 

SALUS

 

 

 

 

 

 

Poète autodidacte né en 1963

Ouvrier du bâtiment.

Sensible dés l’enfance à la musique des mots, appréciant, avant de les comprendre, Vigny, Hugo, Rimbaud et Baudelaire…

Amoureux de la nature et de l’émotion, prônant le « funambulisme littéraire », lecteur éclectique, écrivant depuis toujours, mais sans plaisir, et de la poésie depuis 2007, avec fougue !

En 2009, a publié, à compte d’auteur, « le pangolin des landes » aux éditions Baudelaire (épuisé)

Chasse obstinément le meilleur, reste susceptible du pire ;

défend une évolution poétique lente et acharnée ;

aime la rime, Villon, Valmore, Verlaine, Artaud, Mallarmé, Valéry…

mais aussi Char, Camus, Colette…

A écrit de rares poèmes en prose, admet l’idée d’une poétique sans règle tout en défendant le pouvoir de la contrainte littéraire.

Etre décalé, marginal, riche seulement de contradictions :

.

«  Lui songe, et cherche à coudre avec des mots

Entrelacés des sons quasi jumeaux

Pour qu’il en sorte un sens supplémentaire

Et qu’éclose une émotion solitaire… »

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
<br /> ça ne manque pas d'allure et de savoir faire dans un style classique qui se<br /> <br /> <br /> souvient de Mallarmé !<br />
Répondre

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents