Le Capital des Mots.

Le Capital des Mots.

Revue littéraire animée par Eric Dubois. Dépôt légal BNF. ISSN 2268-3321. © Le Capital des Mots. 2007-2020. Illustration : Gilles Bizien. Tous droits réservés.


LE CAPITAL DES MOTS - JACQUES ROLLAND

Publié par Le Capital des Mots sur 29 Novembre 2018, 07:42am

Catégories : #poèmes, #aphorismes

 
  Sur la pointe des lèvres
         mais bouche bée
          mains ouvertes,
                 écrire...      
 
 
 L'art est un pont suspendu entre rêve et réalité.
 
 
Je suis orphelin de tous les poèmes que j’ai murmurés
sans avoir eu le courage de les écrire.
 
 
Mon amour de la vie est d'autant plus grand qu'il taraude plus
               profondément cette angoisse existentielle qui jette la plupart
               du temps les hommes dans les bras d'un Dieu providentiel.
 
 
 
Maman attend sans savoir ce qu'elle attend. Son attente est sans objet, sans image mentale à quoi la raccrocher ; un vide, une absence au monde d'où seuls peuvent l'extraire un instant, l'amour enclos dans le timbre d'une voix, les traits familiers d'un visage.
 
 
La simplicité du verbe, la tendresse qui se veut rassurante, protectrice, résonnent pour tout ceux qui savent que la beauté est dans la force des simples mots qui disent que l'amour est inquiet, fragile, d'autant plus grand que s'insinue chaque jour qui passe la peur de perdre l'être aimé.
 
 
L'été agonisant verse des lacs de lumière sur les chaumes.  
Le grand cygne solaire ouvre une dernière fois ses ailes géantes. 
Les ombres du couchant s'allongent mollement sur les flancs des prairies 
ourlées de haies profondes et tachées de bosquets qui flambent dans le jour mourant. 
 
 
Tout n’est rien et ce rien du tout ne font qu'un. 
Qui sait s'ils ne sont que mirage, 
illusion entre le néant qui nous précède 
et celui qui nous attend.
 
 
Le parquet geignait dans l'escalier sous les pas de mon père. Le bruit de sa clé dans la serrure ensoleillait les dimanches ; il annonçait les arômes de café au lait et de pain viennois qui embaumaient notre petite cuisine dont la fenêtre s'ouvrait sur les toits. Sur les tôles zinguées, des pigeons indigents lorgnaient nos agapes tandis que cinq étages plus bas, dans la rue déserte, le dernier cheval parisien s'ébrouait dans ses brancards. Le charretier brocardait la crémière du quartier qui était causante et fière : son fils, grand voyageur de commerce, vendait du formica. La peau de mon père sentait bon le café. J'avais volé sa place dans le lit conjugal et comme je pressentais d'inéluctables naufrages, pour avaler la couleuvre du temps, je serrais plus fort mon bonheur dans les bras de ma mère.
 
 
 JACQUES ROLLAND
 
Il se présente : 
 
 
 
Jacques ROLLAND vit à Villeurbanne et écrit quand un poème le chante. Beaucoup ont été publiés sous son nom ces dernières années dans diverses revues (papier, en ligne) : Le Capital des Mots, Francopolis, Ecrits…Vains, Pleutil, La page Blanche, Comme en Poésie, Les Cahiers de Poésie, Les Tas de Mots… et anthologies : « Poètes face à la vie »( Éditions de l’Athanor) «Du Souffle sous la Plume » n°2, n°3, n°5, n°7 ("Les Joueurs d'Astres" Éditions), « Visages de Poésie » (Jacques Basse - Anthologie n°5 - Éditions Rafael de Surtis), Lettrae Vox …
 
Courriel : jrchorall@aol.com
 
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